dimanche 17 décembre 2006



Des histoires troublantes,
des polars noirs in live...
Mais pourquoi aller au cinéma ?


Que la CIA (ou des barbouzes quelconques) depuis longtemps infiltre des réseaux terroristes ... voire des mouvements démocratiques, cela est connu. Mais que certains attentats, voire guérillas elles mêmes soient reliées à des états qui sont censés constituer leur cible semble impensable, absurde. Burlesque, même.

Voire... Lorsqu'un pays a tout intérêt, par exemple, à vider une région de ses occupants (pour l'exploiter, y forer -au cas où elle comprend du pétrole- ou toute raison de stratégie) l'idée a pu germer en effet dans des machiavels de la raison d'état.
L'analyse qui suit est à la fois brillante, parfaitement plausible... et inquiétante voire terrorisante, c'est le mot.

La structure de tout groupe terroriste
favorise l'infiltration et l'exfiltration 
 
"Un groupe terroriste ou activiste est forcément clandestin. La prudence le fait s'organiser en petites cellules bien séparées les unes des autres où seul le chef a un contact avec le sommet. Fortement hiérarchisé, il reproduit et même caricature la société qu’il combat. Chacun de ses membres a donc pour devoir l'obéissance absolue et ne peut rien contrôler de ses actes.

Néanmoins, un groupe terroriste cherche à recruter: il manque souvent d'éléments déterminés, efficaces et dociles prêts à se sacrifier pour la cause. Quiconque se fait passer pour un sympathisant peut donc facilement l'infiltrer... Avant ou de préférence après avoir réussi un "coup" spectaculaire (avec des complicités policières évidemment). Ainsi, des agents spéciaux infiltrèrent les Brigades Rouges.

Puisque le pouvoir commande aussi bien les diverses polices que les services secrets, ces agents spéciaux purent facilement faire des coups d'éclat. Ils acquirent ainsi une bonne réputation parmi les BR. et montèrent rapidement en grade. A force d'améliorer leur image par de nouveaux exploits, ils finirent par arriver dans la hiérarchie des BR. juste au-dessous de ses chefs historiques. A l'occasion d'un coup monté, ils les firent tomber et une fois ceux-ci en prison, ce furent les agents secrets qui furent à la tête des B.R. sans que la base ne se doute de rien. La méthode est facile et imparable.

"Du terrorisme et de l'état" de Gianfranco Sanguinetti explique comment le grand spectacle de l'enlèvement d'Aldo Moro tua le printemps italien de 78. Cette technique ayant réussi avec les BR., elle fut ensuite utilisée en Allemagne avec la Fraction Armée rouge et en France avec Action Directe. Cette méthode avait déjà été expérimentée en Indochine et en Algérie avec succès. Parfois, dans le pays à soumettre, les services spéciaux créent eux-mêmes des guérillas ou des groupes terroristes d’opposants ou encore peuvent directement faire un coup "spectaculaire" : ensuite, une fausse revendication incrimine vis-à-vis des médias et du public une organisation cible qui sera lynchée... ou portée aux nues, ce qui est aussi bien dans les deux cas. (Ils vont débusquer recruter et annihiler les éléments réellement dangereux.)

Une autre technique opposée est l'exfiltration: les services secrets retournent un élément si possible important d'un groupe terroriste existant réellement. A la suite d'une arrestation, le marché lui est mis en mains, au cas où il peut être utile (dans le cas inverse, un coup de revolver fait l'affaire): ou tu deviens une taupe ou ... il y a de multiples variantes, on tue ta... (femme/mari/mère...) Ce sont évidemment les éléments les plus haut situés des groupes terroristes qui sont malgré eux les candidats désignés en premier. Une fois de plus, c'est la tête qui est touchée. Il arrive qu'ils se retournent une autre fois. Leur vie est en général assez brève.

La technique peut se complexifier par celle de la "corne de détresse", lorsqu'on laisse intentionnellement le condamné faire appel à son entourage, (on peut aussi utiliser les medias) afin de débusquer les sympathisants... et d'exfiltrer une taupe préalablement ciblée. Qui n'aura d'autre choix que de consentir. Cela revient au même. Une évasion ensuite du "martyr" (de la "chèvre" plutôt) et sa disparition bienvenue, en pays étranger si possible, terminera l'affaire au mieux.

En Angleterre, le brigadier Kitson, officier de renseignements au Kenya contre les "Mau-Mau" est un as en la matière. Il rédige même un manuel technique des pseudo-gangs s'inspirant du colonel Trinquier. Il infiltre ensuite l'IRA de la même façon. Décoré, il enseigne ses méthodes dans divers pays d'Europe, (cf Roger Faligot "Guerre spéciale en Europe", le laboratoire irlandais). En effet, l'expérience irlandaise fait école dans toute l'Europe. Mais les livres de militaires ne sont jamais lus par les contestataires, ou s'ils le sont, ils peuvent croire à de l'intox, à une propagande destinée à discréditer les groupes auxquels ils appartiennent ou auxquels ils vouent une admiration sans bornes (ce qui peut arriver en effet aussi.) Cela fait donc bien longtemps que l'IRA. est manipulée par les services secrets britanniques.

La technique fut appliquée ensuite aux BR. italiennes, à la FAR. allemande, à Action Directe en France et, bien entendu, au FLNC. et à l'ETA.: tous sont manipulés par les services secrets des états qu'ils sont censés combattre. Cela vaut aussi pour le Fata'h.

Pourquoi l'infiltration ?
 
Le bénéfice de ces techniques pour les états qui les pratiquent ? Il est immense. Le pouvoir, commandant guérillas et groupes terroristes, les contrôle et attire vers eux des individus qui, sinon, seraient réellement dangereux. On peut aussi justifier vis-à-vis de la population toutes les mesures de répression même les plus extrêmes. Certaines organisations soi disant responsables d’attentats sont vouées au gémonies, ce qui arrête tout geste de contestation de la part de la population terrorisée qui redoute l'amalgame et la dérive : contre l'ennemi commun, se forme un front uni. Le racisme peut aussi en être efficacement renforcé si besoin, et un leader qui n'avait que peu de chances voit soudain son électorat grimper est etc... La pseudo-guerre entre l'état et une guérilla (ou un groupe terroriste) séparés de la population joue le même rôle qu'une guerre classique : elle contrôle ou supprime toute révolte.

Une autre technique assez proche mais plus ponctuelle est la provocation. Un groupe (ou un état) terroriste commet des attentats contre les siens... qui seront logiquement attribués à l'ennemi, poussant alors les tièdes vers le "droit" chemin. L'Irgoun (Israël) et l'OAS le pratiquèrent. Il est de nos jours prouvé que certains attentats particulièrement odieux contre des juifs furent le fait de l'Irgoun, et contre les pieds noirs, de l'OAS elle même. Il est probable que cela joue aussi dans l'autre sens. Azzedine Kalak, représentant de l'OLP, modéré et brillant, fut probablement assassiné par des infiltrés du Fat'a que son attitude gênait.

Au cas où les choses tournent vraiment mal, l'état peut toujours laisser prendre le pouvoir par un de ces groupes terroristes même s'il ne le contrôle pas totalement : il est, de par sa hiérarchie absolue, déjà constitué en état (donc manipulable). La mafia qui, elle aussi, est clandestine et hiérarchisée présente pour l'état à peu près les mêmes avantages qu'un groupe terroriste ou une guérilla, mais sa puissance même fait que le rapport de force à ce moment là peut se renverser: c'est elle qui se sert du pouvoir plus que l'inverse."

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Sans bavures, troublant... et hautement explicatif : des séries de faits étranges s'éclairent soudain. Le chef du groupe responsable des attentats à Paris dans le métro (entre autre)... qui n'a jamais été retrouvé, passant miraculeusement entre les mailles pourtant serrées du filet tendu par la police, à chaque fois, (un vrai roman policier), dont personne n'a demandé avec trop de vigueur l'extradition (qui fut longtemps refusée) lorsqu'il s'avéra qu'il coulait des jours heureux en Angleterre... le pauvre lampiste exécuté sous les yeux des journalistes, qui tirait encore à terre sur les gendarmes, ayant payé pour tous...
... l'autre chef qui par contre se tira d'affaire lui aussi et aboutit en Algérie où il coula également des jours heureux (au su et au vu de la police) jusqu'à sa mort prématurée dans une chambre d'hôtel (dont nous ne sommes du reste pas certains)...
... les liens entre des groupes terroristes kurdes et la police turque (voire les Loups gris, leurs ennemis héréditaires), attestés (et devinés dans le livre d'Hélène Larrivé "Noces kurdes")... le traitement princier d'Abdullah Occalan dans sa prison palace où il écrit, publie, reçoit et donne ses ordres au PKK... Tout peut s'expliquer.

Il urgeait de vider le Kurdistan des kurdes qui s'y accrochaient (c'est leur pays après tout) pour pouvoir y forer des puits de pétrole. Et puis les kurdes irrédentistes ont toujours été peu fiables pour le pouvoir turc, comme tout peuple martyr, forcément un peu rancunier. Coup double. La guérilla d'indépendance nationale (terriblement meurtrière, un quasi génocide là aussi) fit aussi bien l'affaire du pouvoir turc*, conduisant à un exode massif des paysans kurdes sans même qu'il soit nécessaire de les exterminer ou de les déporter comme au bon vieux temps... qu'à un groupe kurde peut-être au départ désireux de sauver l'honneur, la culture et les terres des kurdes certes, et aussi son argent... groupe dont la tête aurait été infiltrée et/ou corrompue par le pouvoir turc. Le fait est que les exactions du PKK par la suite (du PKK infiltré, c'est à dire du pouvoir turc) révoltèrent même les kurdes qui au départ s'étaient engagés envers le mouvement, et accélérèrent l'exode: des deux côtés, ils étaient pris en tenaille. L'affaire terminée, "on" arrête les combats (tous sont d'accord, et en premier Occalan qui dans sa prison, donne toujours ses ordres)... et "on" peut s'attaquer, avec l'aide des américains, au choses sérieuses, c'est à dire aux forages.

Fascistes panturcs génocideurs, chefs historiques des kurdes génocidés, et la police turque au milieu main dans la main, (vertiges!) ... ont peut-être ainsi réalisé un "excellent" coup, du moins pour eux...

Un peuple abattu avec peut-être la complicité de certains de ses chefs politiques : profits et pertes. Le pétrole d'abord. Le scénario est plausible.


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* Erdal, le héros sulfureux de "Noces kurdes" raconte du reste à mi mot son exfiltration à partir d'un groupe terroriste kurde, le PKK, (sous menace), vers les services secrets turcs... puis son retournement ensuite, (mais cette partie là de l'affaire est probablement imaginée par souci de conserver son aura romanesque). La menace concernait son entourage et elle fut suivie hélas d'effet : il céda.

Par la suite, l'approche insistante par celui-ci de l'héroïne, en France, pourrait alors être tout simplement reliée à une tentative d'infiltration: éditrice, écrivaine engagée, mariée à un pro palestinien... elle constituait peut-être une cible possible à investiguer. Soit d'emblée, soit qu'à nouveau le marché lui fût mis en mains lorsqu'il fut arrêté. Mais il se prit au jeu et son inefficacité devint patente (il avait cependant d'autres cordes à son arc : des turcs d'extrême droite*). La manière dont il exigea d'elle ensuite d'afficher un scénario amoureux (alors controuvé) peut s'expliquer également : elle constituait pour lui une garantie vis à vis des services de renseignements dont il se jouait. (Certes, il n'y avait rien à dire d'elle -peut-être était-ce justement ce point qui lui avait été demandé de vérifier- mais du reste il ne chercha jamais à la faire parler, au contraire : à mi mot, il tenta même de l'avertir). Cela explique également son extraordinaire "baraka", (expulsé au moins trois fois dont une carrément pour le "fun" -laissé à la frontière, il reprit le train dans l'autre sens et se retrouva devant sa "bien aimée" le lendemain même- ... mais de toutes manières à chaque fois de retour peu après au su et au vu de tous, passant devant des gendarmes indifférents dans les rues d'un village où tout le monde sait tout sur tous)... Il semblait sûr d'une quasi impunité (et il l'était, jusqu'à un certain point)... Bravoure provocante d'un jeune homme amoureux ? peut-être pas. Pas seulement.

* Car les mouvements d'extrême droite, en l’occurrence les Loups gris, sont aussi de bons candidats pour l'infiltration, surtout à l'étranger où ils font un peu ce qu'ils veulent : ils représentent également un risque pour le pouvoir, même s'il travaille d'habitude la main dans la main avec eux. Loin de la mère patrie, il peut se former des groupes dissidents, rivaux.. ou pire, des purs... ce qui est très mauvais pour les affaires (la drogue essentiellement, l'immobilier et un peu les femmes.) Un kurde surgi est une aubaine : racisé, il fera facilement levier contre ceux qui le racisent. Et comme turc, il pourra tout de même s'infiltrer.

Redite: mais pourquoi va-t-on au cinéma ? ! Il suffit de rester chez soi...



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Editrice et auteur (HBL, "Paroles de femmes" et "L'actualité en blog" ou "Feu rouge clignotant") Site: http://larrive.blogspot.fr